Ascenseur pour l’échafaud

Louis Malle. France · 1957. 1h32 · Noir & Blanc

Avec Jeanne Moreau, Maurice Ronet

Julien Tavernier accomplit le crime parfait en supprimant le mari de sa maîtresse. Mais il est contraint de revenir sur les lieux.

« Cette fois, le Prix Delluc a vraiment été décerné à un débutant qui peut aller très loin”, écrit un journaliste à propos d’Ascenseur pour l’échafaud. Il récompense un premier film que son réalisateur qualifia d’exercice de style. Sur la base d’un polar classique, c’est un hommage au cinéma américain, surtout à Hitchcock. Dans la scène de l’ascenseur, l’attention portée aux objets évoque Robert Bresson – dont Louis Malle a été l’assistant sur Un condamné à mort s’est échappé. Dans le même temps, Ascenseur pour l’échafaud annonce une rupture avec la production de l’époque. Construction abstraite du récit fait de trois thèmes superposés, parti pris de ne jamais montrer les amants ensemble à l’écran, utilisation d’un fond noir pour isoler les personnages dans la scène du commissariat : un style est en train de naître, elliptique, incisif, dépouillé, brûlant de l’intérieur. Louis Malle révèle aussi ses qualités de directeur d’acteurs avec Jeanne Moreau, émouvante, déambulant dans une ville scintillante de lumières, et Maurice Ronet, sobre, convaincant. » (Arte)