De Laurent Cantet. France. 2017. 1h53. Format : DCP. Copie : Diaphana.
Avec Marina Foïs, Matthieu Lucci, Warda Rammach…
Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière reconnue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville. Le jeune homme s’oppose rapidement au groupe et à Olivia…
Fidèle à son regard sans jugement, le cinéma de Laurent Cantet nous laisse invariablement avec des réflexions sur l’individu et sa place dans le groupe social. Son dernier film n’élude rien de la complexité des relations et des réactions humaines, se confrontant aux difficultés de langage ou de communication comme ses personnages se confrontent les uns aux autres. Comme dans Entre les murs, Cantet filme la jeunesse, face à une figure d’adulte qui ne renonce pas à faire éclore ce qu’il y a de meilleur en elle, à l’aider à donner forme à ses idées ou mettre des mots sur une pensée. Le cadre de la salle de classe laisse place à celui d’un atelier littéraire, ferment de passionnantes réflexions sur l’écriture et la construction d’un récit. La fiction élaborée au sein de cet atelier, si elle se place du côté du polar, trouve une assise politico-économique dans un contexte post-industriel et terroriste. Le film s’arrime alors à une nouvelle dimension, politique, qui va s’attacher à comprendre l’éclosion d’une vision du monde. Cantet privilégie à nouveau la vérité brute d’acteurs amateurs, face à une Marina Foïs touchante d’autorité et de vulnérabilité. Empruntant autant à la chronique sociale qu’au drame et au thriller, L’Atelier est un objet à la fois artistique, politique, sociologique, le tout dans une esthétique à la lisière du film noir. L’un des films les plus atypiques et intéressants de ces dernières années.