Chahdortt Djavann est venue deux fois au Festival du Film d’Histoire. En 2006, pour un débat avec Michel Winock sur le thème « Douce France ? ». En 2016, pour la conférence inaugurale dédiée au sujet « Culture et liberté ». Elle s’est prêtée au jeu de l’Unipop pour converser sur le vif de son sujet, l’écriture de ses 13 livres : 8 romans et 5 essais. Une écriture dans la langue de Montesquieu pour cette Française d’origine iranienne, langue française qu’elle a apprise en autodidacte à son arrivée à Paris en 1993, laissant derrière elle l’oppression du régime des mollahs, subie dès l’adolescence. Une écriture claire, vigoureuse, décidée, au service de structures narratives singulières : la vraie-fausse confession d’une condamnée (La Muette), un diptyque bati sur deux temporalités, avec comme trame le rythme de séances de psychanalyse (Je ne suis pas celle que je suis, La Dernière séance), une chronique de l’exil (Je viens d’ailleurs), un polar dans la veine du roman noir (Big Daddy), un hommage à Montesquieu (Comment peut-on être français ?) et le récit polyphonique de prostituées iraniennes (Les Putes voilées n’iront jamais au paradis). Parmi ses thèmes de prédilection : les violences et ségrégations dont les femmes sont victimes au nom de la religion, l’islamisme, l’exil, la psychanalyse, l’amitié…
COURS : Rencontre avec l’écrivaine Chahdortt Djavann (Unipop ALC, saison 2017-18).