« J’ai découvert Pierre Goldman il y a une quinzaine d’années par son livre, Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France. Ce qui me saute aux yeux, ce n’est pas son innocence, c’est sa langue, extraordinaire. Son style, sa dialectique, sa pensée. Je me dis qu’il faut faire quelque chose de ce livre, au cinéma. Il me semble que la grande œuvre de Goldman, c’est son acquittement, dont le livre est le catalyseur. La gauche de l’époque s’est emballée pour cet ouvrage, a organisé des comités de soutien, ce qui a créé un contexte très particulier au second procès. En dehors de cela, la vie de Goldman, c’est une série d’échecs, de drames, de renoncements. J’écarte donc la piste d’un biopic et je me dis que le film à faire, c’est le procès. […] Je voulais que le spectateur soit dans la peau d’un juré et qu’il puisse au fur et à mesure des débats se forger sa propre opinion. Faute de preuves, et c’est le cas de l’affaire Gold- man, il ne reste que le langage. Le langage dans l’arène d’un procès sert à fabriquer du point de vue, de la conviction, et c’est vertigineux ! Un procès, c’est un match de langage, c’est de la pure dialectique. Le sujet de ce film, c’est la dialectique. » – Cédric Kahn, réalisateur, in le dossier de presse du film

Cours : Avant-première du film LE PROCÈS GOLDMAN (2023) – Unipop Histoire – saison 2023-2024