Mounia Meddour, née en 1978, ne cache pas l’aspect autobiographique de son premier long métrage de fiction, unanimement salué lors de sa présentation à Cannes. Après une formation en journalisme et au cinéma en France et la réalisation de plusieurs documentaires comme Particules élémentaires (1980) ou Cinéma algérien, un nouveau souffle (2011) ainsi que celle d’un court-métrage, Edwige (2011), récompensé dans plusieurs festivals, elle revient avec Papicha sur sa propre jeunesse pour nous livrer un portrait de jeunes filles qui se battent pour aller au bout de leurs rêves. Ce retour sur cette “décennie noire” qu’a connue l’Algérie à partir des émeutes de 1988 résonne d’autant plus fort aujourd’hui que le pays connaît un regain de protestations de la jeunesse contre la démocratie confisquée. Le film est un manifeste qui transmet aux générations nouvelles la mémoire d’une lutte pour la liberté et du combat contre l’obscurantisme religieux. Il ne s’agit nullement d’une attaque de la religion islamique mais d’un cri de résistance féministe face aux diktats portés sur le corps des femmes. Un portrait de femmes déterminées et joyeuses, une chronique au réalisme quasi documentaire.

COURS : Rencontre avec Mounia Meddour à l’occasion de l’avant-première du film Papicha (Unipop ALC, saison 2019-20).