C’est toujours un événement que d’accueillir un grand cinéaste tel que François Ozon. Un cinéaste qui impressionne par son exigence, son talent et son rythme de métronome imperturbable. Vingt films en vingt-trois ans ! Ozon filme les sentiments et la sexualité, les aspirations et les passions, les histoires d’amour et de famille. Il donne l’impression de naviguer avec une grande maîtrise et beaucoup d’aisance entre tous ces thèmes, alternant le drame et la comédie. Ses films sont souvent des adaptations littéraires ou théâtrales (Huit femmesDans la maisonPoticheFrantzÉté 85). Il peut aussi s’inspirer d’un fait réel retentissant comme pour Grâce à Dieu. Avec Tout s’est bien passé, il coche les deux cases en adaptant le récit éponyme et autobiographique d’Emmanuèle Bernheim, qui avait collaboré avec lui sur plusieurs scénarios. Le cinéaste déroule un récit sensible et poignant, réussissant à glisser quelques touches d’humour (lancées avec malice par un André Dussollier aussi têtu qu’attachant). Ozon confirme son art du casting et de la direction d’acteurs : Sophie Marceau et Géraldine Pailhas sont les deux sœurs, Grégory Gadebois toujours sidérant dans un personnage ambigü et, jolie surprise, nous retrouvons la grande Hanna Schygulla pour incarner l’apaisement final.

COURS : Avant-première de “Tout s’est bien passé” : rencontre avec François Ozon et André Dussollier (Unipop ALC, saison 2021-22).