Ancien critique de cinéma ayant travaillé auprès de Pierre Rissient, Nicolas Pariser obtient le prix Louis Delluc du premier film pour Le Grand Jeu (2015). Son deuxième film, Alice et le Maire, ose une incursion assez inédite dans l’arène politique en ne cherchant pas à en dénoncer les manœuvres ou le cynisme. Le film se place en effet du côté d’un homme, qu’un Fabrice Luchini plus en retenue que d’habitude rend singulièrement émouvant, qui sent qu’il devient de plus en plus anachronique et cherche à reprendre le pouvoir sur la vie et redonner du sens à l’action politique. Fourmillant de réflexions passionnantes, véhiculées par une écriture d’une richesse et d’une finesse rares tant du côté du récit que des dialogues, le film pose la question des véritables possibilités du politique, tout en soulevant celle de l’engagement et de la difficulté de conserver l’énergie et le souffle des convictions. Là où le film fait preuve d’une réelle originalité, c’est dans le recours aux auteurs et aux textes philosophiques pour éclairer les conduites des protagonistes. Cette boussole de la pensée s’incarne dans le personnage d’Anaïs Demoustier, formidable dans ce brillant numéro de duettistes qui fait tout le sel et le charme d’Alice et le Maire.

COURS : Rencontre autour du film Alice et le maire avec le réalisateur Nicolas Pariser (Unipop ALC, saison 2019-20).