Été 2022, Mohammad Rasoulof est détenu au sein de la prison d’Evin à Téhéran. De cette expérience carcérale et du mouvement de contestation “Femme, Vie, Liberté” qui se fait entendre en même temps de l’autre côté des murs, va naître ce nouveau projet du cinéaste iranien. Faire un film en soutien aux protestations et au courage de ces femmes qui risquent leur vie au nom de leur liberté et de celle d’un peuple tout entier, seule réponse pour le réalisateur face à l’oppression. Tourné au cœur de la capitale iranienne au sein d’une famille aisée, Les Graines du figuier sauvage (2024) s’inscrit dans la lignée des films de Rasoulof comme métaphore sociopolitique du régime dictatorial à l’image, entre autres, d’Au Revoir (2011), Prix du meilleur réalisateur Un Certain Regard, d’Un homme intègre (2017), Grand Prix Un Certain Regard ou encore, Le diable n’existe pas (2020), réalisé dans la clandestinité, Ours d’or au Festival de Berlin. Ses films perçus par les mollahs comme une offense au régime lui valurent plusieurs condamnations. C’est aujourd’hui au prix de sa liberté et de celle de ses collaborateurs et collaboratrices que Rasoulof, désormais en exil, a monté cette année les marches du Festival de Cannes et décroché avec ce nouveau film le Prix spécial du Jury et le Prix des Cinémas Art et Essai.
COURS : Rencontre avec la réalisateur Mohammad Rasoulof – avant-première Les Graines du figuier sauvage (Unipop ALC, saison 2024-25)