Philippe Val voulait devenir humoriste ou chansonnier et son parcours le conduit à Charlie Hebdo qu’il refonde avec Cabu. On attendait ses « coups de gueule » dans les éditos du journal satirique, qu’il dirigea pendant 17 ans avant d’être nommé à la tête de France Inter. Partout il luttera sans relâche pour le débat démocratique et la liberté d’expression. Dans son autobiographie-somme Tu finiras clochard comme ton Zola, qu’il rédige à la troisième personne comme pour tendre un miroir autant à lui- même qu’à son époque, il se raconte comme un acteur de l’histoire et d’une génération dont il dresse le portrait à travers le sien. S’adressant à son fils, il dévisage le monde dont hériteront les générations à venir. Dans un siècle qui apparaît globalement monstrueux, il chercher à retenir ces fragments de beauté et de grâce qui seuls peuvent sauver de la tragédie de la vie : « Bien sûr, au début, c’était les choses bêtes et laides qui nous amusaient. Puis on s’est aperçu que les choses intelligentes et belles faisaient encore plus rire, mais d’un rire différent. Un rire avec la gorge un peu serrée, comme il arrive toujours lorsque souffle le courant d’air furtif de la grâce, laquelle est l’expression ultime de la liberté que ton père désire te laisser en héritage. »
COURS : Rencontre avec Philippe Val (Unipop ALC, saison 2019-20).